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A view of the area near Sevington where the government is developing the 27-acre site near the town into a post-Brexit lorry park as efforts continue to strike a post-Brexit trade deal, in Ashford, Kent, England, Friday Oct. 23, 2020. (Gareth Fuller/PA via AP)
GARETH FULLER / PA via AP

Avant le Brexit, le parking de la discorde dans le Kent

Par  (Ashford (Royaume-Uni), envoyée spéciale)
Publié le 27 novembre 2020 à 02h09, modifié le 29 novembre 2020 à 18h51

Temps de Lecture 8 min.

Au-dessus des futaies, St Mary dresse sa flèche dans le ciel maussade de Sevington. Avec son porche en bois noueux et les pierres tombales moussues qui le ceignent, cette petite église du comté de Kent (sud-est de l’Angleterre) aux origines saxonnes aurait fait un parfait lieu de méditation en cet après-midi de la mi-novembre, n’eussent été le grondement continu de l’autoroute M20, artère vitale reliant Londres à Folkestone (à l’entrée du tunnel sous la Manche) et qui passe à quelques centaines de mètres en contrebas, et l’intense activité du chantier, juste derrière l’enclos paroissial.

Ce gigantesque terrain de 11 hectares, acquis en urgence par le gouvernement britannique en juillet à un fonds d’investissement, servira de centre de contrôle douanier, quand, à l’issue de la période de transition, le 1er janvier 2021, le Royaume-Uni sortira du marché intérieur et de l’union douanière européenne.

Il est difficile de croire que ce parking sera prêt à temps, même si les pelleteuses s’y activent de 8 heures à 20 heures, y compris le week-end. Le terrain est encore boueux, et terrassé en quelques endroits seulement. Du côté de la nouvelle bretelle d’autoroute qui le dessert directement (la jonction 10a), les entrées sont déjà aménagées, des palissades en bois et des grilles en métal ont été dressées, et de jeunes arbres ont été plantés. On devine des installations électriques, des pompes à carburant, mais encore aucun bâtiment en dur pour installer les douaniers ni permettre aux chauffeurs de prendre un peu de repos.

L’église St Mary, à Sevington, à proximité du chantier du parking, le 17 octobre 2020.

« Ils ont coupé toutes les haies. Les gens qui vivent là ne verront plus que des camions », se désole Sharon Swandale, montrant du doigt les cottages bordant les flancs ouest et sud du chantier. Cette habitante du village voisin de Mersham est la porte-parole de l’association Village Alliance, qui lutte pour limiter les nuisances environnementales du parking. Très impliquée, elle fait le tour des lieux afin de mieux expliquer à quel point le « garage de Farage » (comme le qualifient certains « anti-Brexit », en référence au chef du Brexit Party, Nigel Farage) risque de mettre en péril un écosystème fragile, un chapelet de hameaux ayant su résister à l’intense pression urbaine d’un comté densément peuplé.

Lutte contre la fraude

Village Alliance a lancé une pétition – qui a déjà recueilli 2 000 signatures – pour réclamer que la partie haute du parking, au nord-est, soit épargnée et serve de « ceinture verte » en bordure de Mersham. « D’ici, on entend encore les bruits du chantier, et même les vibrations au sol qu’il occasionne », souligne Sharon, en longeant la zone qu’elle espère préserver des camions : de vieilles haies, une herbe grasse malgré l’automne et, au loin, la flèche de St Mary, que l’on devine encore.

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