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Covid-19 : « Cette crise pose la question de comment s’adapter et résister psychologiquement »

Michel Lejoyeux, chef du service de psychiatrie de l’hôpital Bichat, décrit les conséquences de la pandémie sur le psychisme et propose des pistes pour prévenir les troubles.

Propos recueillis par 

Publié le 26 novembre 2020 à 02h35, modifié le 26 novembre 2020 à 18h03

Temps de Lecture 5 min.

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Le professeur Michel Lejoyeux est chef du service de psychiatrie et addictologie de l’hôpital Bichat (AP-HP & GHU Paris psychiatrie & neurosciences). Il est l’auteur de l’ouvrage Les Quatre Temps de la renaissance (JC Lattès, 198 p., 19,90 euros), publié en octobre. Selon le psychiatre, les méthodes destinées à préserver son esprit sont devenues nécessaires.

Qu’est-ce qui vous frappe le plus dans cette épidémie ?

C’est une crise avant tout infectieuse et médicale, mais qui a été d’emblée placée sous le sceau de l’émotion, posant la question de comment s’adapter et résister psychologiquement à cette situation inédite. A l’hôpital, la psychiatrie est apparue comme un élément essentiel du dispositif, pour soutenir les équipes, ce que nous avons fait à l’Assistance publique, grâce à une hotline, mais plus largement pour participer à une réflexion sur la résistance émotionnelle. Cela me paraît assez nouveau. Lors des épidémies de grippe, il n’y a probablement jamais eu de questionnement sur ces sujets. Jusqu’ici, les méthodes pour protéger son esprit apparaissaient comme des approches de confort, elles sont devenues aujourd’hui une nécessité.

Cette nouvelle maladie est-elle une source de psychotraumatisme, comme une catastrophe naturelle ou un attentat ?

D’authentiques troubles de stress post-traumatique, qui se caractérisent par un état d’alerte permanent, des cauchemars à répétition et l’évitement des situations rappelant le traumatisme ont effectivement été décrits dans cette pandémie. Il y a eu des cas par exemple chez des soignants confrontés à une situation particulièrement douloureuse, et chez des « patients Covid », notamment après de longues semaines de réanimation. Il y a aussi des risques accrus chez des personnes qui ont été endeuillées de façon brutale ou traumatisante, et qui n’ont pu assister aux derniers instants de leur proche ou à ses obsèques.

Mais, pour la majorité des gens, cette crise et le confinement ont surtout entraîné des situations de stress aigu et pour certains chronique. Il faut bien distinguer deux populations. Tous ceux qui jusque-là allaient bien au plan psychologique, social, affectif… peuvent mobiliser des capacités de résilience. On est ici davantage dans le champ de la santé et de la prévention que du traitement. La situation est bien différente pour les individus qui avaient déjà des problèmes psychologiques ou psychiatriques et que la crise a encore plus fragilisés. Ceux-là doivent être repérés et accompagnés par des professionnels.

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