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Pourquoi le président turc, Recep Tayyip Erdogan, attaque violemment Emmanuel Macron

Le président turc a multiplié, dimanche, les attaques contre son homologue français, provoquant le rappel de l’ambassadeur de France à Ankara. En voulant imposer la formation d’imams locaux, Paris contrarie la politique d’influence de la Turquie via la religion.

Publié le 26 octobre 2020 à 05h37, modifié le 26 octobre 2020 à 11h11 Temps de Lecture 4 min.

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Le président turc, Recep Tayyip Erdogan (à droite), salue les membres de son parti, dans un stade, le 24 octobre à Kayseri (Turquie).

Insulter le président français, Emmanuel Macron, est décidément la nouvelle marotte du président turc, Recep Tayyip Erdogan, actuellement en tournée dans les provinces du centre et de l’est de la Turquie pour rehausser son prestige. Dimanche 25 octobre, dans un discours prononcé à Malatya, dans l’est du pays, M. Erdogan s’en est pris une nouvelle fois à son homologue français, qu’il soupçonne d’avoir un « problème » envers l’islam, et à qui il recommande « de subir des examens médicaux ».

Réitérant ses doutes sur la santé mentale d’Emmanuel Macron, il a posé son diagnostic : « Il est obsédé par Erdogan, jour et nuit. » La veille, il avait déjà préconisé « des examens de santé mentale » pour le président français. « Quel est le problème de cette personne qui s’appelle Macron avec les musulmans et l’islam ? », avait-il interrogé dans son discours à l’adresse des délégués de son Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur), à Kayseri, au centre de la Turquie.

Jugeant ces propos « inacceptables », l’Elysée a décidé de rappeler son ambassadeur à Ankara pour consultation, un acte assez inédit dans les relations diplomatiques franco-turques. Un précédent avait eu lieu en 1901, quand Jean Antoine Ernest Constans, ambassadeur de France auprès de la Sublime Porte, avait été rappelé à Paris mais pour une tout autre raison, en l’occurrence une créance non payée. Dans le cas présent, la France a voulu envoyer un signal fort. « L’outrance et la grossièreté ne sont pas une méthode », a fait savoir la présidence française, exigeant du numéro un turc « qu’il change le cours de sa politique car elle est dangereuse à tous points de vue ».

« Islamophobie » et « fascisme » de la France

Lors d’une manifestation contre la France, le 25 octobre à Istanbul.

Par ailleurs, l’Elysée a déploré, dans son communiqué, « l’absence de toute marque officielle de condamnation ou de solidarité des autorités turques après l’attentat terroriste de Conflans-Sainte-Honorine », en référence à Samuel Paty, l’enseignant décapité il y a une semaine par un islamiste fanatisé pour avoir montré des caricatures du prophète Mahomet dans le cadre d’un cours sur la liberté d’expression. L’ambassadeur de Turquie en France a présenté ses condoléances, a assuré dimanche le ministère des affaires étrangères turc.

Ce drame est passé inaperçu en Turquie, où le récit officiel distillé par les médias s’articule autour de « l’islamophobie » et du « fascisme » de la France. « La France a récemment lancé une vaste chasse aux sorcières contre la communauté musulmane », écrivait dimanche le quotidien Sabah, le porte-voix du pouvoir, qui informe ses lecteurs de « la fermeture de nombreuses ONG et mosquées tandis que les agressions contre les musulmans ont atteint un pic ». L’Allemagne aussi est conspuée depuis que la police allemande a perquisitionné la mosquée Mevlana à Berlin, dont les dirigeants font l’objet d’une enquête pour corruption.

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