Le couperet va tomber. Mercredi 28 octobre, à 20 heures, Emmanuel Macron doit prononcer une allocution télévisée depuis l’Elysée pour annoncer aux Français les décisions qu’il retient afin de freiner la progression de l’épidémie due au coronavirus. Le constat dressé par l’exécutif est sombre. « Le virus explose partout en Europe. Ce n’est plus une hausse exponentielle, c’est un feu d’artifice !, s’alarme un proche du chef de l’Etat. Si on ne fait rien, la semaine prochaine, les médecins vont devoir trier entre les patients atteints du Covid-19, ceux qui ont eu un AVC, et les accidentés de la route. »
Les données révélées par Santé publique France, mardi soir, appuient ce diagnostic : la moitié des lits de réanimation dans les hôpitaux sont désormais occupés par des malades du Covid-19. Une tendance appelée à se renforcer, puisque 33 000 nouveaux cas ont été répertoriés en vingt-quatre heures. Au total, 523 décès supplémentaires ont été enregistrés, mardi ; un record depuis le mois d’avril. En conséquence, Emmanuel Macron réfléchit à soumettre l’ensemble du pays à un confinement en partie allégé par rapport à celui qui était imposé au printemps.
La réponse gouvernementale a évolué à toute vitesse. Mardi matin, au réveil, certains dirigeants d’administration annonçaient à leurs troupes l’imposition d’un couvre-feu à 19 heures et d’un confinement le week-end à partir du vendredi 30 octobre, minuit, en Ile-de-France, à Lyon et Marseille. Mais devant les dirigeants de la majorité réunis à Matignon, peu après, le premier ministre, Jean Castex, se montrait encore plus pessimiste, et laissait entendre pour la première fois qu’un reconfinement était possible. « Il a évoqué la situation en des termes crus », rapporte un participant.
L’ensemble du territoire concerné
La perspective du confinement, pourtant, est honnie depuis la rentrée par un exécutif soucieux de vanter son plan de relance de l’économie et de dessiner la perspective des « jours heureux ». « Nous faisons tout pour éviter le reconfinement et pour éviter évidemment un reconfinement national, assurait Emmanuel Macron, le 28 août, devant l’Association de la presse présidentielle. Le reconfinement, c’est la mesure la plus fruste pour lutter contre un virus, il ne faut jamais l’oublier. » Le chef de l’Etat misait alors sur la stratégie « tester, tracer, isoler ». Il rejetait les mises en garde du président du conseil scientifique, Jean-François Delfraissy, qui appelait à « prendre un certain nombre de décisions difficiles » pour freiner la reprise épidémique.
Il vous reste 53.15% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.