« Cela ne suffit pas, cela ne suffit plus. » Emmanuel Macron croyait avoir trouvé la recette pour permettre à la société française de « vivre avec » le Covid-19 sans recourir au confinement, cette « fruste » méthode qui charrie, selon lui, des relents de Moyen Age.
Sa stratégie de riposte graduée, territorialisée, a été critiquée par ses opposants pour son caractère illisible ; l’épidémie de Covid-19 l’a jetée à terre comme un château de cartes. En cette fin du mois d’octobre, la France est en passe de retrouver le pic qui avait été atteint au printemps lors de la première vague.
Dans le huis clos du conseil des ministres, mercredi 28 octobre, le chef de l’Etat a révélé à son gouvernement ce chiffre spectaculaire : un million de personnes sont aujourd’hui porteuses en instantané du SARS-CoV-2. Une progression « que même les prévisions les plus pessimistes n’avaient pas anticipée », estime-t-il.
Donner « un coup de frein brutal aux contaminations »
Désormais, plus de 3 000 malades occupent les services de réanimation des hôpitaux. Le triple est attendu à la mi-novembre. Cette vague qui « submerge » l’Europe « sera sans doute plus dure et plus meurtrière que la première » – qui avait fait plus de 30 000 morts en France –, a prévenu Emmanuel Macron, mercredi soir, lors d’une allocution télévisée, avant d’ajouter : « Si nous ne donnons pas aujourd’hui un coup de frein brutal aux contaminations, les médecins devront choisir, ici entre un patient atteint du Covid et une personne victime d’un accident de la route, là entre deux malades du Covid. » Il apparaît donc nécessaire de « retrouver à partir de vendredi le confinement qui a stoppé le virus », a déclaré le chef de l’Etat, qui semblait annoncer aux Français le retour d’une vieille connaissance.
Cette saison 2 du confinement, prévue pour durer « a minima jusqu’au 1er décembre », ne devrait néanmoins pas ressembler à la première. D’abord, parce que les crèches et les écoles – de la maternelle jusqu’au lycée – resteront ouvertes, contrairement aux établissements d’enseignement supérieur, invités de leur côté à assurer les cours à distance. « Nos enfants ne sauraient être durablement privés d’instruction, d’éducation, de contact avec le système scolaire », a jugé M. Macron. Cela provoquerait « trop de conséquences, trop de dégâts, en particulier pour les plus modestes ». Ensuite, les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) et les maisons de retraite pourront continuer à « être visités », « pour éviter que se nouent des drames humains où des personnes en fin de vie se retrouvent totalement isolées ».
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