Limiter les messages mettant en cause l’intégrité du scrutin du 3 novembre : c’était la règle que s’étaient fixées les grandes plates-formes américaines (Facebook, YouTube, Twitter…) pour éviter la propagation de fausses informations pendant l’élection présidentielle américaine de 2020.
Twitter a ainsi partiellement masqué, tôt mercredi 4 novembre (heure de Paris), un message de Donald Trump dans lequel il affirme être largement en tête de l’élection – dont le décompte est toujours en cours –, et accuse le Parti démocrate d’« essayer de VOLER l’élection ». « Nous ne les laisserons jamais le faire », écrit le président sortant dans un message annonçant qu’il fera une déclaration publique prochainement.
Sur Facebook, où le même message a été publié par le président sortant, son texte est resté librement accessible, mais a été assorti d’une mention précisant que « les résultats finaux peuvent différer des premières estimations, le dépouillement pouvant se poursuivre pendant plusieurs jours où semaines ».
Une intervention télévisée qui change tout
Mais peu après 8 h 30, heure de Paris, la donne a changé. Dans une allocution télévisée depuis la Maison Blanche, Donald Trump a revendiqué la victoire dans plusieurs Etats-clés. Le décompte des voix y était alors pourtant toujours en cours et sa victoire incertaine : la Géorgie, la Caroline du Nord, l’Arizona, la Pennsylvanie, le Michigan et le Wisconsin. Dans plusieurs de ces Etats, et notamment l’Arizona, les derniers décomptes donneraient même l’avantage à Joe Biden.
Le président sortant a également déclaré, pendant un discours diffusé en direct sur toutes les chaînes d’information américaines : « Notre objectif maintenant est d’assurer l’intégrité du scrutin. Nous voulons que la loi soit correctement appliquée, nous allons aller devant la Cour suprême (…) Nous allons gagner et, de ce que j’en pense, nous avons déjà gagné. »
Une revendication de victoire interdite par les règle des réseaux sociaux, mais en l’espace de quelques minutes, des milliers de comptes Twitter et Facebook ont relayé les propos du président. Le compte officiel de la campagne de Donald Trump revendique par exemple sur Twitter la victoire en Pennsylvanie, qui s’annonce comme l’Etat décisif et le plus contesté dans cette élection, sans que la diffusion de ces messages ne soit limitée.
« Rappeler que les votes sont encore en cours de décompte »
Alors que Twitter et Facebook interdisent théoriquement les accusations non prouvées de fraude électorale, considérées comme « portant atteinte à l’intégrité de l’élection », de très nombreux messages reprenaient également les déclarations du président sortant, selon lesquelles les démocrates s’apprêtaient à « voler l’élection », et étaient largement diffusés sur les deux réseaux sociaux.
Twitter a considérablement renforcé ses règles de modération pour l’élection présidentielle américaine en cours. Le réseau social avait prévenu que les messages revendiquant la victoire d’un camp avant un décompte final, tout comme les messages qui « sapent la confiance dans le processus électoral », seraient bloqués ou limités. Facebook, de son côté, a précisé mercredi que si les revendications de victoire restaient interdites au niveau national, il ne supprimerait pas les messages revendiquant la victoire dans un Etat en particulier.
En début de matinée (heure de Paris), Facebook annonçait avoir « commencé à publier des notifications, sur Facebook comme sur Instagram, pour rappeler que les votes sont encore en cours de décompte et qu’aucun vainqueur n’est encore déterminé ». Ces messages sont affichés en regard de tous les messages Instagram des deux candidats.
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