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ADRIA FRUITOS

QAnon : aux racines de la théorie conspirationniste qui contamine l’Amérique

Par  et
Publié le 14 octobre 2020 à 05h51, modifié le 22 octobre 2021 à 22h50

Temps de Lecture 14 min.

Des centaines de pages, comptes ou groupes supprimés en vingt-quatre heures : le 6 octobre, Facebook a totalement banni toute référence à QAnon de ses plates-formes. Une mesure rarissime, prise en catastrophe à un mois de l’élection présidentielle américaine, et qui trahit une certaine panique devant la progression aux Etats-Unis, très nette en 2020, de cette théorie alambiquée mêlant pédophilie, satanisme et Hillary Clinton.

Plusieurs candidats républicains à la Chambre ou au Sénat sont associés à cette mouvance complotiste, née il y a moins de trois ans, le 28 octobre 2017, sur « 4chan », un gigantesque forum anglophone, très peu modéré, au centre de la culture Web des années 2000.

Sur le sous-forum le plus controversé, «/pol/» (pour « politiquement incorrect »), un certain « Q » publie son premier message (drop). Le début d’une longue série : près de 5 000 ont depuis été publiés, au cours desquels le compte de « Q », tenu par une personne, ou plusieurs, dont l’identité reste inconnue (d’où le nom QAnon, contraction de Q et Anonyme), dessine l’image d’une Amérique contrôlée secrètement par une cabale, composée d’agents du « deep state » (« l’Etat profond »), de pédophiles, voire de satanistes.

« QAnon c’est, en résumé, une guerre civile secrète, menée par des dissidents des services de renseignement », résume, sur YouTube, le complotiste Jordan Sather, très impliqué dans le mouvement. « Les messages de “Q” nous aident à nous réveiller, à voir la vérité. » « Toutes les théories du complot ont l’air folles, jusqu’à ce qu’elles soient prouvées », renchérissait fin 2019 Erin Cruz, candidate républicaine au Congrès en Californie et soutien de QAnon.

« Risque de terrorisme »

« “Q” assure être un cadre haut placé du renseignement militaire, proche de Donald Trump », explique Travis View, chercheur sur les théories conspirationnistes et coanimateur du podcast spécialisé « QAnon Anonymous ». L’un des éléments-clés de la théorie, alimentée à grand renfort de photographies, de liens vers des articles de presse ou de documents : la « cabale maléfique va bientôt subir une grande vague d’arrestations, “the Storm”, ce qui nous amènera à des jours plus paisibles et joyeux ».

Des figures connues sont accusées, à commencer par Hillary Clinton. Face à elles, explique « Q », seuls Donald Trump et quelques alliés peuvent encore sauver l’Amérique.

Parmi les partisans de « Q », tout le monde ne veut pas attendre. En trois ans, certains ont choisi de prendre les choses en main : un partisan armé s’est confronté à la police en Arizona en 2018 ; d’autres ont été impliqués dans plusieurs enlèvements d’enfants qu’ils prétendaient sauver, ou dans l’assassinat d’un parrain de la pègre new-yorkaise. Au point que le FBI a classé la mouvance comme « un potentiel risque de terrorisme domestique ».

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