Neuf mois après le début de la pandémie de Covid-19, qui a déjà causé la mort de plus d’un million de personnes sur la planète, c’est toujours une course effrénée pour mettre au point vaccins et traitements. Cet engagement mené en parallèle sur deux fronts semble indispensable : même si un premier vaccin est mis sur le marché dans les prochains mois, grâce à des procédures accélérées, il est peu probable qu’il confère une protection complète, notamment chez les personnes âgées, les plus vulnérables aux formes graves de la maladie. Il reste par ailleurs de nombreuses interrogations, notamment sur la disponibilité à grande échelle, et sur l’adhésion de la population à une stratégie vaccinale.
La recherche de médicaments est foisonnante, plus encore que celle sur les vaccins. Selon le site Covid-nma.com, animé par le Centre d’épidémiologie clinique de l’Hôtel-Dieu (Paris), Cochrane France, au 2 octobre, on ne compte que 86 essais vaccinaux, sur un total de 5 798 essais cliniques enregistrés, dont 1836 randomisés. Jusqu’ici, pour l’essentiel, les recherches ont porté sur des molécules déjà disponibles pour traiter d’autres pathologies. Deux principaux mécanismes d’action sont à l’étude : des propriétés antivirales, et une modulation de la réponse immunitaire, dont l’emballement est responsable des « orages cytokiniques », une des principales complications des infections à SARS-CoV-2.
A ce stade, les progrès thérapeutiques les plus marquants sont à mettre au crédit de traitements non spécifiques, que les médecins ont appris à optimiser en cernant mieux cette nouvelle maladie : prescription plus systématique d’anticoagulants chez les patients hospitalisés, réduction des indications d’intubation.
La stratégie affinée
En France, 76 essais cliniques relatifs au Covid-19 sont inscrits sur le site de la base de données européenne EudraCT. Les autorisations ont été obtenues grâce à des procédures accélérées, mais au prix d’une certaine cacophonie et de redondances, faute de coordination. « Les essais cliniques se sont mis en place avec une rapidité inédite, mais le débat a été paralysé par l’hydroxychloroquine », constate Eric d’Ortenzio, coordinateur scientifique de REACTing – le consortium de l’Inserm-Aviesan qui coordonne la recherche française pendant les épidémies. Une coordination d’autant plus nécessaire qu’après une pause à la fin de la première vague, les études commencent à réinclure des patients avec la reprise de l’épidémie.
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