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Occupation de Sciences Po Paris par des étudiants propalestiniens : la direction défend la « voie étroite » du « compromis »

Dans un entretien au « Monde », l’administrateur provisoire de l’Institut d’études politiques, Jean Bassères, met en avant les négociations qui lui ont permis de lever le blocage de l’établissement et répond aux critiques du gouvernement.

Propos recueillis par 

Publié le 30 avril 2024 à 05h07, modifié le 30 avril 2024 à 09h24

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Jean Bassères, administrateur provisoire de la FNSP et de l’IEP de Paris, dans son bureau, à Paris, le 29 avril 2024.

Une semaine après avoir demandé l’intervention des forces de l’ordre dans la nuit du 24 au 25 avril pour mettre fin à une occupation d’étudiants à l’appel du Comité Palestine Sciences Po, l’administrateur provisoire de l’établissement prend la parole pour la première fois au sujet de cette mobilisation en soutien au peuple palestinien. Vendredi 26 avril, Jean Bassères a négocié un compromis avec les étudiants, mettant fin à une nouvelle occupation. Il répond aux critiques, nombreuses, qui l’accusent d’avoir « tout lâché » à une « minorité agissante », selon l’expression du premier ministre, Gabriel Attal.

Pourquoi avez-vous décidé d’ouvrir une négociation avec les étudiants qui bloquaient Sciences Po vendredi, alors que deux jours plus tôt, vous aviez envoyé les forces de l’ordre pour les évacuer ?

Vendredi soir, nous étions dans une situation assez exceptionnelle. A titre personnel, j’avais la conviction que l’intervention des forces de l’ordre au sein de Sciences Po aurait été une opération difficile, qui n’aurait pas permis de mettre fin aux actions de blocage. C’est vrai que j’avais pris la décision inverse, deux jours plus tôt, le contexte m’apparaissant très différent. L’alternative était donc de trouver une solution de négociation fondée sur un compromis qui puisse éventuellement permettre aux étudiants mobilisés de prendre des engagements au-delà de la question même de l’occupation. C’est cette voie étroite que j’ai choisie.

Les étudiants ont pris un engagement sur le fait qu’il n’y aurait plus de perturbation des cours, des examens et de la vie de l’établissement. Mais je reste naturellement prudent. Si cet engagement n’est pas tenu, il faudrait en tirer les conséquences. Mercredi 24 avril au soir, appeler les forces de l’ordre a été une décision difficile, qui, d’ailleurs, est contestée par une partie significative de la communauté académique. Je l’ai fait en mesurant les risques et en étant convaincu que l’intervention se ferait sans mettre en jeu la sécurité des étudiants. Le risque était le maintien de l’occupation dans la durée.

A l’issue de cette négociation, vous avez annoncé une levée des saisines de la section disciplinaire engagées depuis le 17 avril, ce qui vous vaut de nombreuses critiques. Avez-vous cédé à une forme de chantage des étudiants mobilisés ?

J’ai lu et entendu beaucoup de choses inexactes à propos de ces négociations. J’insiste, la suspension des saisines de la section disciplinaire ne vaut que pour les faits qui se sont déroulés du 17 au 19 avril, lorsque des étudiants manifestaient bruyamment dans l’escalier de la présidence et de la direction de l’école. J’ai décidé de suspendre la saisine pour des faits qui ne sont donc pas d’une gravité significative.

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