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Coronavirus : le couvre-feu pour tenter de sauver le dispositif de traçage des cas contacts

Malgré les efforts des brigades, la plupart des chaînes de contamination ne sont pas détectées. Près de 75 % des nouveaux cas identifiés ne sont liés à aucun cas connu.

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Publié le 16 octobre 2020 à 05h06, modifié le 16 octobre 2020 à 14h37

Temps de Lecture 4 min.

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Dans un centre temporaire de dépistage du Covid-19 à Marseille (Bouches-du-Rhône), le 2 octobre.

Le traçage des cas contacts des personnes infectées par le SARS-CoV-2 est devenu une mission quasi impossible pour les brigades qui en sont chargées. Le 15 octobre, plus de 30 000 cas positifs ont été comptabilisés, soit un doublement en quinze jours. Avec en moyenne 2,8 cas contacts par « patient zéro », cela représente plus de 110 000 appels à passer pour les agents de l’Assurance-maladie, dans un délai de vingt-quatre heures. Face à ces listes qui s’allongent de jour en jour, le traçage risque vite de perdre du terrain : selon les données publiées mardi 13 octobre par l’Assurance-maladie, déjà 19 % des cas contacts ne sont pas joints en temps et en heure.

Ce chiffre est d’autant plus préoccupant qu’une grande partie des cas contacts échappe déjà au radar de l’Assurance-maladie. La moyenne de 2,8 est sans doute très sous-estimée, et s’explique par le fait que les patients zéro – par oubli ou par omission – ne listent pas tous leurs contacts au moment de l’enquête. Résultat : malgré les efforts des brigades, la plupart des chaînes de contamination ne sont pas détectées. Selon le point épidémiologique de Santé publique France du 15 octobre, près de 75 % des nouveaux cas identifiés ne sont liés à aucun cas connu.

L’efficacité du traçage varie beaucoup d’une région à l’autre : en Ile-de-France, près de 80 % des nouveaux cas n’ont aucun lien avec des cas connus, tandis qu’en Pays de la Loire, ils ne sont « que » 60 % à échapper au radar. Parmi ces cas qui semblent sortis de nulle part, certains peuvent être des contacts de patients connus de l’Assurance-maladie, qui auront préféré alerter leur entourage en marge de l’enquête officielle. D’autres peuvent apparaître au gré des opérations de dépistage, ou dans le sillage d’une chaîne de contamination qui n’a pas été interrompue (un cas contact qui ne s’est pas fait tester, ne s’est pas isolé).

Les enquêtes autour des clusters marquent le pas

Les enquêtes autour des clusters, elles aussi, marquent le pas. « Leur nombre identifié est probablement largement sous-estimé », relève Santé publique France dans son point épidémiologique. « La forte activité observée ces dernières semaines entraîne un délai dans la validation et la notification des clusters. La dynamique du nombre de signalements hebdomadaires ne constitue donc plus un indicateur pertinent dans le suivi de l’épidémie », est-il précisé.

Même s’ils ne représentent que le sommet de l’iceberg, ces clusters sont déjà difficiles à suivre pour les enquêteurs des agences régionales de santé chargés des enquêtes en collectivité. En Ile-de-France, où l’incidence est désormais supérieure à 300 cas pour 100 000 habitants (plus de 400 à Paris), le nombre de dossiers à traiter a été multiplié par dix depuis deux mois, passant de 20 signalements par jour fin août à plus de 200 fin septembre. Conséquence : début octobre, plus de 800 étaient en attente de traitement, notamment à Paris et en Seine-Saint-Denis.

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